La question du Mademoiselle ne m'avait jamais effleuré l'esprit et à vrai dire ne me l'effleure toujours que très peu. Par contre je suis d'accord avec l'ouverture du débat si cela permet une réflexion intellectuelle, philosophique et sociale sur la place et la représentation de la femme dans la société française en particulier et mondiale en générale (et ça fait flipper).
Cette histoire de Mademoiselle m'a, par association d'idée, fait réfléchir sur le nom que l'on donnait à une femme mariée et là pour le coup la question va bien plus loin philosophiquement parlant que le Mademoiselle.
Lorsque l'on désigne un homme marié, on dit le mari de ...
Lorsque l'on désigne une femme mariée, on dit la femme de ...
A la lecture de ces 2 lignes, il n'y a rien qui vous chagrine?
Non?
Relise bien: le mari de, la femme de.
Toujours rien?
Dans le langage courant, nous utilisons 2 termes bien distincts pour désigner un homme ou un homme marié alors que pour la femme ce n'est pas le cas.
Un homme est un homme et un mari.
Une femme est une femme et une femme
Pour un homme, il y a un distinguo entre sa représentation sexuée et un fait civil: qu'il soit marié. Pour une femme ce distinguo n'existe pas. Nous utilisons le même terme pour désigner la femme en tant qu'entité sexuelle et la femme mariée en tant que fait civil.
Qu'est ce que cela sous entend?
* Qu'un homme est un être humain (a une personnalité, un destin, une raison d'être) en dehors du mariage mais que ce n'est pas le cas pour une femme?
* Que le mariage est inhérent à la condition de femme?
* Qu'une femme non mariée n'est qu'un ersatz de femme?
* Qu'une femme ne se réaliserait que dans le mariage et par extension dans la maternité (rien que d'écrire ces lignes j'ai la nausée)?
Pourquoi cette assimilation? Pourquoi n'y a t'il pas de distinguo?
Est ce un moyen pour réduire la femme à une fonction sociale et ainsi annihiler tout ce qui fait d'elle un être humain capable de reflexion et d'autodetermination ?
N'oublions pas que nous vivons (toujours) dans une société patriarcale où, il n'y a pas si longtemps que cela la femme était considérée comme incapable de décision et de raisonnement de par sa nature "hystérique" et versatile. Le mari prenait le relais du père avec les mêmes prérogatives afin de la guider comme une enfant (les femmes peuvent exercer une activité professionnelle sans le consentement de leur mari seulement depuis "1966"). Ajoutez à cela un passé (présent) religieux qui considére tout ce qui touche à la femme et au corps féminin comme "sale", tabou, diabolique. Secouez le tout et voilà comment vous circonscrivez l'entité Femme à un objet social.
En résumé, soyez de bonnes épouses, de bonnes mères, des modèles de vertus et surtout, surtout ne reflechissez pas, baissez la tête mieux revendiquez votre assujettissement afin que l'on vous pardonne votre sexe (bon là je m'enflamme mais c'est quand même assez ça).
Mesdammes, je ne vous dirais pas de brûler vos soutiens gorges, déjà parce qu'à mon age le soutien gorge est plus une nécessité qu'une frivolité et qu'ensuite je n'ai jamais considéré qu'être féminine était une soumission à l'homme. D'ailleurs je n'ai jamais bien compris les féministes qui considérent les hommes comme des ennemis. Comment peut on déclarer la guerre à la moitié de la planète. Stupide. Il faut faire le distinguo entre revendication légitime et extrémisme. J'aime et respecte la gente masculine même si il vrai que parfois je me demande si ils n'ont pas été cablé à l'envers mais bon mes chères consoeurs on est pas mal non plus dans notre genre. C'est juste que quand on voit la condition de la femme à travers le monde et bien ça rend revendicative et parfois vindicative.
Donc pour en revenir à notre Mademoiselle, si nous sommes jusqu'au boutiste, il faut également trouver un nouveau nom pour désigner le fait que l'on soit la femme de... Alors remuez vous les méninges et allez y de votre suggestion.
