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19 mai 2011 4 19 /05 /mai /2011 11:55

 

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Léché à l'Aveugle - Enki Bilal -

 

                           
 

 

 

Chap 9 : I Want You

 

I want you
I want you so bad
I want you,
I want you so bad
It’s driving me mad, it’s driving me ...
She’s so heavy heavy, heavy, heavy.

 

............

 

          Malheureusement, sa tranquillité fut de courte durée. Lors d'une promenade, elle croisa les traces d'un cheval. Elle remonta la piste afin de déterminer l'emplacement du bivouac et au fur et à mesure de sa progression elle se rendit compte qu'elle la menait tout droit à la grotte où l'homme l'avait soigné. La nuit n'allait pas tarder à tomber mais elle décida de continuer. Une petite voix lui murmurait qu'il était revenu. La perspective de cette éventualité la perturbait. 


Elle stoppa son cheval. La grotte était éclairée. Il était assis en tailleur à coté du feu. Pourquoi était il revenue? Sa bêtise allait la contraindre à tuer l'homme qui l'avait sauvé. Stupide bestiole. Elle sortie son arbalète et visa. Elle rabaissa son bras. Elle ne pu se résoudre à tirer. Il lui avait sauver la vie. Il méritait de pouvoir se défendre et non pas d'être abattue comme du gibier. Elle prit son épée et se dirigea vers l'entrée. 


Il était parti à la fin de la semaine, comme prévu, mais au lieux de quitter le pays, il avait prit la direction de la péninsule. Au cours de son séjour dans le bourg, il avait entendu les rumeurs et les légendes qui circulaient sur la péninsule. Leur horrible démon était en fait un petit bout de femme de rien du tout. La curiosité l'avait titillé et il était revenu. Il s'installa dans la même grotte. Il était sure qu'elle finirait pas le repérer. Immanquablement elle remarquerait ses traces de pas ou celles de son cheval. Peut être même que depuis son abris elle verrait le feu. Il pensait qu'elle avait trouvé refuge dans les montagnes. D'un point de vue stratégique c'était idéal. En hauteur et difficile d'accès. Il avait pris un risque en revenant. Il ne doutait pas qu'elle puisse vouloir le tuer. Il fallait juste espérer qu'elle ne choisirait pas l'option carreau d'arbalète en plein front. 

Il entendit le craquement de ses pas dans la neige. Elle apparut sur le seuil, laissant tomber son manteau à ses pieds tout en s'aançant vers lui. Échevelée, ses joues rougies par le froid faisaient ressortir la blancheur de sa peau. Elle ressemblait à ses poupées de porcelaine pour petites filles sage sauf que celle-ci tenait une épée à la main et qu'elle savait s'en servir. Il ne bougea pas. Si elle était venue jusqu'à lui c'était pour le défier. Elle ne ferait rien tant qu'il serait désarmé. Elle s'arrêta à quelques centimètres de lui. Elle ne l'avait pas lâché des yeux depuis son arrivée. Son regard était dur. Elle le fixait, les lèvres closes.

Il avait du l'entendre arriver car il ne semblait pas surpris de la voir. Elle se débarrassa de son manteau et s'avança vers lui. Elle s'attendait à ce qu'il dise quelque chose ou au moins qu'il se lève pour prendre son arme mais il resta là sans bouger, soutenant son regard. Elle s'arrêta si près de lui que la pointe de son épée venait effleurer ses genoux.

Aucune réaction, pas un mot, juste son regard accroché au sien. Ils restèrent de longues minutes à se dévisager. Chacun scrutant le regard de l'autre. Ne sachant pas pourquoi il était revenu, ne sachant pas pourquoi elle ne le tuait pas.

Soudain un envie terrible la saisit. Elle s'agenouilla rapprochant son visage jusqu'à ce que leurs lèvres furent près de se toucher. Ce n'était pas un baiser juste une caresse. Elle s'approcha encore un peu. Elle le mordit doucement comme pour l'inviter à participer.

Chaque baiser, chaque pression de ses mains ne faisait que l'enflammer davantage. Entre deux baisers, elle lui enleva sa chemise. Ses mains glissèrent le long de son torse et d'un geste elle le renversa en arrière pour lui ôter le reste. Elle resta un moment à le contempler.

D'un seul coup, elle s'était figée. Elle se tenait face à lui, les fesses posées sur ses talons sans rien faire, sans rien dire. Elle le regardait, le visage fermé ne laissant rien deviner de ses pensées. Soudain il eut peur qu'elle parte. Il se redressa et colla ses lèvres aux siennes. Il n'avait qu'une envie lui arraché ses vêtements mais il savait qu'à la moindre maladresse il risquait de finir avec un couteau sous la gorge. Doucement il remonta sa tunique le long de ses cuisses, contenant son impatience grandissante en ralentissant son geste de peur de se laisser emporter.

Ses mains se posèrent sur ses cuisses. La pression de ses doigts se faisait de plus en plus présente, presque douloureuse. La lenteur de ses gestes, la mettait à la torture. Son corps était tendu, impatient. Lorsque ses mains glissèrent sur ses fesses pour venir se nicher au creux de ses reins, elle laissa échapper un gémissement. Dieu du ciel, ne pouvait-il pas lui arraché cette satanée tunique? C'était un véritable supplice.

C'était la deuxième fois qu'il la voyait nue. La première fois, c'était un corps froid et inerte, un organisme auquel il devait redonner vie. Aujourd'hui, elle vibrait sous ses caresses. Sous ses doigts, il sentait la chaleur de sa peau et les battements de son cœur. Il la plaqua contre lui. Lorsque ses seins touchèrent sa poitrine il ne put se contenir plus longtemps.

Tous les soirs elle revint l'épée à la main. Tous les soirs elle finissait dans ses bras. Tous les matins elle repartait à l'aube sans prononcer une parole. Il pouvait lire le désir et la jouissance sur son visage. Elle s'abandonnait sans fausse pudeur mais il n'avait accès qu'à son corps. Son cœur et son esprit lui restaient totalement fermés. Il ne comprenait pas comment elle pouvait être à la fois si froide et distante et si passionné dans leurs étreintes. Juste qu'elle lui sourit. Il aurait aimé juste qu'elle lui sourit.

 

 

 


 

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